Auteur : Andy Serin

 

Gianni Paganini, De Bayle à Hume. Tolérance, hypothèses, systèmes, Paris, Honoré Champion, « Vie des Huguenots », 2023, 670 p.

Gianni Paganini, historien de la philosophie moderne aux études notoires sur le scepticisme et la littérature clandestine des XVIe et XVIIe siècles, revient sur le tout premier auteur auquel il s’est intéressé et dont il reste un des plus fins connaisseurs : Pierre Bayle 6. On aurait pu craindre que le philosophe de Rotterdam ne soit qu’un point de départ, assez vite éclipsé, par l’Écossais, Hume, qui apparaît dans le titre. Il n’en est rien et c’est même l’inverse qui se produit : « Le présent volume a donc pour objet central Pierre Bayle et sa présence continue et influente jusqu’à Hume » (p. 24). Pour le dire autrement, c’est le majeur qui se trouve mis au service du mineur, même si une telle catégorisation est historiquement relative, puisque Bayle a été une référence incontournable à son époque. Pas plus qu’il n’entend présenter un Bayle humien ou un Hume baylien, l’auteur n’entreprend de faire ici une histoire intellectuelle qui retracerait avec soin toutes les étapes entre Bayle et Hume. En l’occurrence, il s’agit de soumettre Bayle à son propre geste d’un « philosophe analytique ante litteram » (p. 15) : l’analyse, prise au sens littéral du démontage des arguments qui permet d’en clarifier les prémisses et les incidences, est une opération critique, c’est-à-dire une pratique du jugement qui, dans cette mesure, est qualifiable de « sceptique ». En effet, Bayle convoque et discute des arguments qui sont empruntés à différents paradigmes conceptuels et disciplinaires, pouvant entrer en contradiction les uns avec les autres – ce qui opacifie la position définitive qu’il tient sur un sujet, comme le débat exégétique autour de son athéisme/fidéisme ou encore de son rationalisme/scepticisme. Là où Hubert Bost a pu récemment situer la pensée de Bayle dans le cadre de son « calvinisme de la vieille roche 7 », G. Paganini contextualise à son tour celle-ci par rapport à l’histoire de la philosophie moderne (Bodin, Hobbes, Grotius, Spinoza, Locke, Malebranche, Descartes, Leibniz, Newton, et évidemment Hume).

Les deux premières parties de l’ouvrage sont focalisées sur Bayle : théodicée et rapport entre foi et raison (I.1, 4, 5), tolérance et théologico-politique (I.2, 3, annexes 1-2), puis de manière plus hétéroclite et ponctuelle l’hétérodoxie juive (II.1), Machiavel (II.2) et l’athéisme sceptique (II.3). Dans la troisième partie, l’auteur met en perspective Bayle et Hume : le scepticisme d’un point de vue épistémologique (III.9, 10), des questions d’ordre physique sur l’âme, la matière, la cosmogonie (III.11, 13), et de nouveau la théodicée avec les attributs moraux de Dieu (III.12).

À la toute fin, une brève annexe est consacrée au métier d’historien de la philosophie. L’ouvrage quoiqu’assez composite, puisque constitué d’articles repris et de textes inédits, n’en présente pas moins une certaine unité d’investigation : ce que l’auteur s’attache à étudier pour en affiner la compréhension, c’est avant tout le scepticisme propre à Bayle, dont il met en exergue la notion opératoire de l’hypothèse par différence et opposition au(x) système(s). Bien qu’Ernst Cassirer ne soit pas mentionné, il y aurait là un point de convergence avec celui-ci : Bayle préfigure le refus du système qui est si typique de la philosophie des Lumières.

D’une « philosophie » à une « théologie » de la tolérance chez Bayle

Dans un tiers de l’ouvrage, G. Paganini examine en détail quelle a été l’influence du rationalisme malebranchiste, en particulier du Traité de morale, sur les trois premières parties du Commentaire philosophique. L’oratorien, rappelle-t-il, n’a pas défendu comme tel le pluralisme religieux et ce n’est donc qu’au prix d’un certain déplacement que Bayle a pu en faire une ressource conceptuelle pour sa propre doctrine de la tolérance. D’une part, lorsqu’il se réfère à la « lumière naturelle » et à la « vision en Dieu », ou encore quand il confère aux principes moraux l’évidence des axiomes de la logique et de la métaphysique, Bayle ne cherche pas à élaborer une théologie rationnelle, mais traite d’un problème « métamoral » (p. 59) : en s’interrogeant sur ce qui fait qu’une action est morale ou non et sur la source de l’obligation, il s’agit de fonder une morale universelle. L’intérêt argumentatif de Bayle pour Malebranche réside alors dans la garantie épistémologique que cela donne à la morale, du fait que les raisons humaine et divine sont univoques. D’autre part, Bayle opère une radicalisation de la politique malebranchiste (p. 85), en élargissant la doctrine de l’Ordre vers une application concrète dans la tolérance. Mais surtout, l’étude souligne que Bayle développe, à partir de là, une théorie de la « justice comme équité », entendue comme traitement égal des individus indépendamment de leurs confessions religieuses. L’équité chez lui repose sur une double exigence de réciprocité et d’impartialité, c’est-à-dire aussi bien de justification réciproque contre la pétition de principe qui consiste à invoquer la vérité de sa religion, que d’abstraction de soi pour gagner une réflexivité critique sur ses propres croyances.

Et l’auteur d’objecter à juste titre contre l’interprétation rawlsienne de Bayle que ce dernier avait certes parfaitement saisi que la réciprocité est structurelle à la tolérance, mais que Rainer Forst 8 ne prend pas assez en considération le rationalisme malebranchiste sur lequel s’appuie Bayle et qui n’est pas moins une conception compréhensive du bien (p. 99 sq.) – ne satisfaisant donc pas la condition du voile d’ignorance dans la position originelle. Il vaudrait ainsi mieux interpréter Bayle à la lumière de Libéralisme politique que de Théorie de la justice puisque le « consensus par recoupement » a l’avantage de laisser leurs conceptions compréhensives du bien aux individus qui, étant par ailleurs « raisonnables », sont en mesure d’accepter le pluralisme moral et religieux en vue de leur coopération équitable. Pour défendre R. Forst, rappelons que celui-ci se propose de modéliser une tolérance qui n’est pas encore une domination, parce que soumise au bon gré du Prince (comme pour l’édit de Nantes), mais un véritable respect pour autrui, fondé sur une idée de réciprocité mise en valeur par Bayle.

Néanmoins, Bayle se heurte à une difficulté circulaire qui, selon l’étude, le mène à changer de stratégie philosophique dans le Supplément au Commentaire philosophique et le Dictionnaire historique et critique : les arguments en faveur de la tolérance ne convainquent que ceux qui le sont déjà, tandis qu’un vrai croyant y est rétif puisqu’il ne peut évidemment pas laisser se propager des erreurs qui mettent en péril le salut d’autrui, et – comble du paradoxe – c’est alors l’intolérance qui devient charitable. L’extrait célèbre de la Réponse aux questions d’un Provincial où Bayle exprime tout son pessimisme quant au fait que les hommes et les religions deviennent tolérants (p. 124) n’ouvre pas seulement, et nécessairement comme l’affirme Gianluca Mori 9, une voie « athéo-politique » au roi spinoziste, mais aussi une autre voie « théologico-politique » qui ne consiste toutefois pas, comme chez Hobbes, Spinoza et Locke, à réinterpréter philosophiquement les Écritures pour rendre le christianisme moins dogmatique, exclusiviste et donc intolérant. Autrement, ce serait de nouveau conditionner la tolérance à une philosophie particulière, à un système philosophique 10 qui n’est justement pas acceptable par tout le monde (p. 131-132). Pour éviter le retour de la difficulté circulaire, Bayle emprunte une « autre voie » (p. 136-137) qui est de réduire les croyances religieuses et théologiques au statut épistémique de l’hypothèse puisque Dieu, par son infinité, reste toujours au-delà de la finitude de l’esprit humain. Les hypothèses théologiques n’étant pas vérifiables ni falsifiables comme peuvent l’être les hypothèses scientifiques, il faut un autre critère pour évaluer leur recevabilité et probabilité : la conformité de l’esprit humain à l’idée qu’il se fait de la dignité de Dieu. En d’autres termes, il s’agit d’un critère moral de sincérité, lequel peut excuser les hypothèses théologiques erronées de bonne foi.

G. Paganini montre alors de quelle manière Bayle fonde cette requalification des dogmes en hypothèses sur une théologie volontariste en nette rupture avec le rationalisme malebranchiste qui était celui des trois premières parties du Commentaire philosophique : les dogmes ne sont qu’hypothétiques du fait qu’ils dépendent d’un libre décret de la volonté divine ; celle-ci aurait pu être tout autre. Or ce caractère hypothétique, explique G. Paganini, rend possible une « tolérance interne à la théologie » (p. 140), alors que les coreligionnaires de Bayle, notamment les pasteurs huguenots Pierre Jurieu et Élie Saurin, y décelèrent un « pyrrhonisme théologique » inacceptable (p. 161). Est-ce à dire que, contrairement à ce qu’avait prétendu Élisabeth Labrousse 11, Bayle a bien été un penseur de la tolérance ecclésiastique ? L’ouvrage, certes, n’use pas ici de ce syntagme, mais c’est bien ce vers quoi Bayle se serait acheminé, puisque la « théologie de la tolérance » n’apparaît pas comme un simple recours à la théologie pour suppléer à l’échec ou l’inefficacité d’une « philosophie de la tolérance », mais plus subversivement, comme un moyen pour introduire « le pluralisme […] au cœur du savoir théologique en soi » (p. 140).

La troisième partie, consacrée à « Bayle et Hume », commence par envisager la question de savoir si le scepticisme constitue une maladie ou un remède, à partir d’un examen de la réhabilitation du scepticisme moral chez Bayle, mais aussi par des analyses éclairantes sur des auteurs moins connus comme Jean-Pierre Crousaz qui, dans le cadre d’une « moralisation marquée du débat sur le scepticisme » (p. 425) à laquelle on assiste au début du XVIIIe siècle, publie en 1773 l’Examen du Pyrrhonisme ancien et moderne : « un texte exemplaire, ainsi qu’un épisode capital de toute [la] discussion » autour des « dommages provoqués par le doute en particulier dans le domaine de la morale et de la pratique » (p. 436). On trouvera également dans ce chapitre d’utiles développements sur l’Apologie de Monsieur Bayle, qui répondent à l’attaque antisceptique de J.-P. Crousaz : l’ouvrage, réédité anonymement « l’année même de la publication des deux premiers livres du Treatise de Hume » (p. 443) serait l’œuvre de Jean-Baptiste de Monier. Les mises au point sur le contexte moral de discussion du scepticisme permettent d’introduire d’une manière habile et claire l’analyse du thème du « scepticisme vivable et invivable dans le Treatise de Hume » (p. 447). L’image du scepticisme comme « pathologie de l’esprit » subsiste, dans un contexte pourtant antisceptique, et a, ainsi que l’avait remarqué Popkin (comme le rappelle l’auteur) eu une influence sur la manière dont Hume lui-même élabore sa propre réponse au pyrrhonisme. L’examen de la question du scepticisme comme maladie, et des possibles thérapies – remèdes pratiques plutôt qu’argumentations théoriques – permet ainsi une reprise éclairante du célèbre passage où Hume, écrivant à la première personne et « décrivant une sorte d’expérience personnelle » (p. 450), formule son célèbre et précieux témoignage, que tous les sceptiques et mélancoliques se sont efforcés un jour de suivre avec plus ou moins de succès : « Je déjeune, je joue au tric-trac, je discute, je m’amuse avec mes amis. » Ce chapitre érudit se termine par une conclusion synthétique et éclairante sur le rapport entre « scepticisme et nature humaine : de Bayle à Hume » (p. 457), dans laquelle sont mises en valeur la nouveauté de la philosophie de Hume et la place centrale accordée à la nature humaine. Abandonnant l’ancien et le nouveau pyrrhonisme (celui de Bayle), « l’empirisme de Hume se caractérise par son choix décidément humaniste et optimiste, centré sur l’idée d’une “science de l’homme” fermement ancrée dans l’“expérience” et dans l’“observation” » (p. 459). Les autres chapitres (X à XIII) traitent successivement de « Hume lecteur de Bayle », de la question du rapport entre mind et body, des « dialogues de Hume et Bayle : sur les attributs moraux de la divinité » et enfin de la « nouvelle hypothèse de cosmogonie » selon Bayle et Hume.

Tout au long des chapitres, l’importance de la lecture de Bayle par Hume permet à la fois de réévaluer l’effet du texte de Bayle et de proposer une interprétation plus fine, plus complexe, des thèses de Hume. Le dernier chapitre (XIV) est un appendice qui propose des « réflexions sur l’activité de l’historien de la philosophie, entre Bayle, Kant et Musil ». Bien que l’ouvrage, qui constitue une véritable somme, se situe dans la parfaite continuité des précédents de Gianni Paganini, et présente les mêmes qualités – érudition et clarté – c’est ici un travail d’une nouvelle veine et en un sens inédit que nous propose l’auteur. Appartenant sans aucun doute au genre de l’histoire de la philosophie, cette étude présente des développements à la fois très libres et rigoureux, dans lesquels la philosophie contemporaine – l’usage de Rawls, les considérations méthodologiques et critiques développées dans l’appendice – vient servir et souligner la puissance et la finesse conceptuelle des auteurs classiques, ainsi que la richesse spéculative du scepticisme. Abordée du point de vue érudit de l’histoire du scepticisme, et du point de vue plus général d’une histoire de la modernité, cette vaste enquête, truffée de microanalyses, est à la fois solide et originale. L’ouvrage pourra sans aucun doute intéresser, à des degrés divers, ou plutôt sous différents angles, tous les historiens de la philosophie moderne, mais aussi ceux qui cherchent à étendre leur connaissance ou à transformer leur regard. Il suscitera, à l’image de l’objet qu’il étudie – le scepticisme – des débats et des controverses, en particulier en France, puisque l’auteur nous accorde depuis de longues années le privilège de pouvoir lire, dans notre langue, les analyses d’un érudit italien sur la philosophie française, anglaise ou écossaise.

Andy Serin et Éric Marquer

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Pour citer cet article : Gianni Paganini, De Bayle à Hume. Tolérance, hypothèses, systèmes, Paris, Honoré Champion, « Vie des Huguenots », 2023, 670 p., in Bulletin de philosophie anglaise III, Archives de philosophie, tome 87/2, Avril-Juin 2024, p. 199-2240.</p

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Hubert BOST, Bayle calviniste libertin, Paris, Honoré Champion, Vie des Huguenots n° 88, 2021, 456 p.— ISBN : 9782745354976.

Le fameux « philosophe de Rotterdam » connaît actuellement un regain d’intérêt de la part de la recherche universitaire et européenne – Archives de philosophie lui avaient en outre consacré son quatrième cahier en 2018 et il vient d’être inscrit au programme de l’agrégation externe de philosophie 2023. Un de ses spécialistes, l’historien et directeur d’études à l’EPHE, Hubert Bost , rassemble ici le fruit de vingt-trois contributions, articles et communications depuis 2007. Par là même, l’ouvrage donne une vue d’ensemble, mais non moins précise, de la pensée de Pierre Bayle et de son apport à l’histoire intellectuelle de la modernité. Cela est d’autant plus précieux que cet auteur est prolixe et non-systématique, et ses œuvres peu et partiellement rééditées .
Comment lire Bayle ?
En introduction, H. Bost livre les clefs d’une lecture fine et subtile, et qui vise à rendre compte de cette pensée dans toute sa complexité. Cela tient à plusieurs raisons. D’une part, l’œuvre est « rhapsodique » et conduit de fait à ne pas le considérer comme un « philosophe au sens classique du terme » (p. 9-10). D’autre part, la complexité de sa pensée est étroitement liée aux faits qui ont pu marquer sa vie : sa famille huguenote du Carla, son statut de relaps l’ayant contraint à l’exil, ses divers postes d’enseignant à Sedan et Rotterdam, la mort de son frère en prison, la révocation de l’édit de Nantes, la Glorieuse Révolution, etc. En historien, H. Bost invite donc à ne pas le « désincarner ». Cependant, « il est incontestable que Bayle est un philosophe. Mais il échappe aux catégorisations » (p. 12). Par exemple, est-il fidéiste ou athée ? Plutôt que de chercher à exposer la philosophie de Bayle, et sans rien céder à l’exigence de l’historien, l’auteur – et c’est en somme la thèse de l’ouvrage – propose d’étudier dans vingt-trois contributions, qui forment autant de chapitres, la complexité de cette pensée à partir de la tension chez Bayle entre un « pôle calviniste et fidéiste » et un « pôle libertin et critique de la religion », entre son « calvinisme de la vieille roche » et un libertinage de philosophe. Autrement dit, comment Bayle peut-il être à la fois calviniste et libertin ? Pour l’auteur, Bayle est un « protestant compliqué » (p. 157). De fait, le cadre de pensée qui a été le sien ne se réduit pas au cartésianisme malebranchiste ni à La Logique de Port-Royal, mais Bayle réfléchit dans ou par rapport à un « paradigme » calviniste (p. 171), une « matrice » héritée de son milieu familial et social. Pour bien le comprendre, il convient d’analyser la part du calvinisme  dans sa spécificité doctrinale et historique, et non pas seulement du protestantisme en général. Et inversement, à travers Bayle, c’est aussi étudier une « réception philo­sophique du calvinisme » (p. 175).
Si la table des matières ne fait pas apparaître de grandes parties, H. Bost indique toutefois que les chapitres se répartissent au niveau de « quatre registres qui se télescopent et se suivent » (p. 13) : 1. « les motifs de la foi et de la croyance où l’on s’interroge sur les frontières entre religion, superstition, idolâtrie, et crédulité » ; 2. « le déploiement de la pensée critique sans limite, qui va de pair avec la liberté de conscience et la revendication d’une complète liberté de ton et d’expression » ; 3. « le plan de la logique intellectuelle et du savoir érudit, terreau des échanges savants » ; 4. « la réflexion politique sur laquelle se greffent un patriotisme français et une méditation désabusée sur la tyrannie ». Sans chercher la cohérence à tout prix, l’auteur s’efforce donc de structurer un minimum et rétroactivement les diverses contributions de son ouvrage . À cela s’ajoute sa distinction méthodologique entre un Bayle écrivain, journaliste, historien, moraliste, philosophe – fonctionnant schématiquement comme différents niveaux de lecture et apportant souvent une « clé herméneutique » aux débats des spécialistes. Mais, justement, il n’est pas si aisé de distinguer de telles postures, dans la mesure où Bayle les entremêle dans l’écriture. N’est-ce pas à la limite de retomber dans le piège des « catégorisations » ? Cela ne tend-il également pas à relancer le débat interminable de son imposture, – fidéisme sincère ou athéisme dissimulé (ch. 10-11-17) ? Du moins, comprend-on que toute la complexité de Bayle réside dans la « plasticité de postures » (p. 173), à la fois distinguables et corrélables.
[…]

Andy Serin

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Pour citer cette note de lecture : Hubert Bost : Bayle calviniste libertin, Paris, Honoré Champion, Vie des Huguenots n° 88, 2021, 456 p., lu par Andy Serin, in Archives de philosophie, tome 86/1, Janvier-Mars 2023, p. 203-210.

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