Auteur : Clément Raymond

 

SVENSSON, Frans, « Descartes as an Ethical Perfectionist », Journal of Modern Philosophy, 2020, vol. 2, p. 1-12.

Cet article propose de déterminer pourquoi, selon Descartes, nous devons consacrer nos vies à la vertu (« devote our lives to virtue », p. 1). La morale cartésienne consisterait en un perfectionnisme éthique selon lequel la vie vertueuse serait la condition nécessaire et suffisante du développement de notre degré de perfection intrinsèque (p. 1). L’auteur commence par définir la perfection intrinsèque comme degré d’être ou de réalité que contient une chose en elle-même (p. 3-4) et la bonté à notre égard comme le fait que la possession d’une chose augmente notre degré de perfection intrinsèque (p. 4). Il s’attache à montrer ensuite que la vie de vertu (« the life of virtue », p. 7) est la condition nécessaire et suffisante de cette augmentation. Visant à améliorer notre propre degré de perfection, l’éthique de Descartes serait ainsi conséquentialiste et égoïste (p. 5-7). L’auteur conclut en refusant les lectures qui justifient d’agir vertueusement en subordonnant la vertu à la béatitude qui en dérive ou en considérant que la vertu est elle-même le bien des êtres humains (« virtue is itself the good for humans », p. 9).

Il n’est pas certain que poser le problème moral en parlant d’une vie consacrée à la vertu soit rigoureusement cartésien. L’expression rend compte du fait que, en tant que souverain bien, elle est « la chose que nous nous devons proposer pour but en toutes nos actions » (AT IV, 275), mais elle ne permet pas de rappeler qu’en tant que disposition de la volonté, elle est consacrée à autre chose qu’elle-même – les choses que nous croyons bonnes. La résolution du problème est par suite grevée de difficultés. Par exemple, pour rendre raison de la relation entre vertu et bonheur, il ne suffit pas de refuser que la première soit en fait juste un moyen pour obtenir le second (« really just the means to obtaining happiness », p. 9), ce que Descartes ne dit jamais. Il faut tenir ensemble que le souverain bien de tout particulier tient dans la vertu et le « contentement qu’elle produit » (AT V, 82) et que ce dernier constitue « l’attrait » (AT IV, 275) qui fait que nous recherchons la première. De même encore, la distinction entre conséquentialisme et intentionnalisme ne permet pas de rendre compte de la subtilité des textes cartésiens en matière de morale. Pour les interpréter dans toute leur richesse, mieux vaut partir d’eux que d’introduire des dichotomies et problématiques qui leur sont étrangères.

Clément RAYMOND (Université Jean Moulin-Lyon III)

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Pour citer cet article : SVENSSON, Frans, « Descartes as an Ethical Perfectionist », Journal of Modern Philosophy, 2020, vol. 2, p. 1-12., in Bulletin cartésien LI, Archives de philosophie, tome 85/1, Janvier-Mars 2022, p. 199.</p

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FAVARETTI CAMPOSAMPIERO, Matteo & PRIAROLO, Mariangela, éd., La Logica delle idee. Studi di filosofia moderna in onore di Emanuela Scribano, Milan, Mimesis, 2019, 332 p.

Emanuela Scribano a marqué durablement l’histoire de la philosophie moderne et du cartésianisme en particulier. Ses études, de Da Descartes a Spinoza. Percorsi della teologia razionale nel Seicento (Milan, Franco Angeli, 1988) à Macchine con la mente. Fisiologia e metafisica tra Cartesio e Spinoza (Rome, Carocci, 2015), en passant évidemment par L’esistenza di Dio. Storia della prova ontologica da Descartes a Kant (Rome-Bari, Laterza, 1994) et de nombreux autres ouvrages et articles, constituent autant de références incontournables sur la période. Mais si la métaphysique du Grand Siècle est bien l’un des objets privilégiés de ses recherches, on ne saurait les y renfermer. Son érudition et sa maîtrise de la philosophie médiévale lui ont permis de peindre une vaste fresque historique retraçant les relations conceptuelles entre la philosophie cartésienne et les conceptions thomistes et scotistes de la connaissance des anges et des bienheureux (Angeli e beati. Modelli di conoscenza da Tommaso a Spinoza, Rome-Bari, Laterza, 2006). De même, son intérêt premier pour le XVIIIe siècle a été l’occasion de publications importantes sur Mandeville ou Rousseau. Soulignons enfin qu’en France, E. Scribano est largement connue, au-delà de la seule sphère des spécialistes, grâce à la traduction au format poche de L’esistenza di Dio (L’Existence de Dieu, Histoire de la preuve ontologique de Descartes à Kant, Paris, Seuil, 2002).

C’est à cette grande historienne de la philosophie que le présent ouvrage vise à rendre hommage. C’est un volume conséquent, composé de vingt-trois articles rédigés en anglais, français et italien. Ils sont complétés par une utile « Bibliografia degli scritti di Emanuela Scribano » (p. 313-319), qui permet de mesurer l’étendue de ses recherches.

La première contribution (« Emanuela Scribano e la storia della filosofia », par M. Favaretti Camposampiero et M. Priarolo, p. 11-29) constitue presque un essai de la méthode, qui dégage les principes historiographiques qui ont gouverné ses travaux. La richesse de cet article tient à ce qu’il fait entrer la méthode d’E. Scribano en dialogue tant avec des perspectives dont elle se démarque, comme la distinction entre histoire de la philosophie et histoire des idées proposées par B. Williams (Descartes: The Project of Pure Enquiry, Londres, Penguin, 1978, p. 9-10 ; cf. p. 12 du présent ouvrage), qu’avec celles dont elle hérite et avec lesquelles elle travaille. On soulignera à cet égard les belles pages sur l’attention au détail (p. 21-24), qui rapproche E. Scribano de C. Ginzburg et même de D. Arasse.

Ce texte liminaire est suivi de vingt articles d’histoire de la philosophie proprement dite, classés selon l’ordre chronologique des auteurs qui y sont étudiés. On y trouve d’abord un travail portant sur Montaigne (« Alle origini della teoria filosofica della soggettività moderna: Montaigne o Charron? », par G. Paganini, p. 31-38), puis des études sur Descartes (articles de D. Kambouchner, T. M. Lennon, S. Di Bella) et les cartésiens (articles de G. Belgioioso, A. Del Prete, E. Angelini, P. Cristofolini, L. Devillairs, L. Alanen, S. Nadler, P.-F. Moreau, F. Mignini, C. Borghero, S. Nannini), sur la philosophie anglaise du second XVIIe siècle (articles de L. Mannarino et L. Simonutti), puis enfin sur des auteurs du XVIIIe siècle (articles d’E. Lecaldano et F. Abbri) et même sur la relation de Wagner et Nietzche (« Un problema per amatori di musica: alle origini de Il caso Wagner di Nietzsche », par S. Busellato, p. 271-282). Et si le risque inhérent à tout recueil de contributions « en hommage » est de constituer un simple patchwork d’articles sans lien, celui-ci s’en prémunit doublement. D’une part, en ce que la diversité des auteurs étudiés correspond étroitement à ceux abordés par E. Scribano dans sa carrière. D’autre part, en ce que chaque contribution s’efforce de se rattacher à des thèses soutenues par cette dernière et à des objets qu’elle a traités. Ainsi l’article de D. Kambouchner (« Descartes et le problème du dérèglement de l’esprit », p. 39-53), qui recherche les causes physiologiques du dérèglement de l’esprit selon D. – objet d’étude peu abordé, malgré l’abondante littérature relative à la « querelle de la folie » (comme le rappelle l’auteur, p. 39-40) –, s’inscrit-il explicitement dans le prolongement de Macchine con la mente (op. cit.) et de « Descartes on Error and Madness » (Rivista di Storia della Filosofia, LXXXI, n. 4, 2016, p. 599-613). Ainsi encore, dans son excellente contribution sur l’édition de L’Homme de 1664 (« A proposito di Clerselier e dell’edizione dell’Homme del 1664 », p. 81-94), G. Belgioioso étudie le rapprochement de Clerselier et La Forge, et se place dans le prolongement de l’étude de d’E. Scribano sur « L’eredità della fisiologia cartesiana » (ch. II de Macchine con la mente, op. cit.).

Au vu de la richesse et de la diversité des contributions de cet ouvrage, nous ne pouvons malheureusement ici nous attarder sur chacune d’entre elles. Nous avons plutôt choisi de dégager trois grands thèmes qui nous permettent d’évoquer ensemble un certain nombre d’articles qui y sont regroupés : l’union de l’âme et du corps, l’histoire du cartésianisme et la discussion des thèses d’E. Scribano. De nombreux articles portent, à la suite de Macchine con la mente (op. cit.), sur les relations de l’âme et du corps telles que conceptualisées par Descartes et les cartésiens. Ils concernent à la fois des interactions particulières (cf. l’article de D. Kambouchner cité plus haut), des facultés à l’intersection des deux parties du composé humain (E. Angelini, « Eredità cartesian e: La Forge e la dottrina della memoria », p. 107-119) ou des passions (P. Cristofolini, « Macchine con il cuore. Percorsi intorno al tema dell’amore da Descartes a Spinoza », p. 121-126 ; L. Alanen, « Spinoza on the Mind’s Power over Passive Affects », p. 143-154 ; S. Nadler, « Does Desire track Goodness? A Theme from Spinoza’s Ethics », p. 155-170). Soulignons l’importance de cette dernière contribution, dans laquelle S. Nadler s’oppose aux interprétations subjectivistes du bien et du mal chez Spinoza – les interprétations qui, à partir d’Éthique, III, 9, sc., réduisent le bien et le mal à une affaire d’approbation personnelle (« [reduce] good and bad to a matter of personal approbation », p. 159). Il montre que le bien est, pour Spinoza, quelque chose d’indépendant de l’esprit qui s’y rapporte (p. 158), et qui « augmente le pouvoir d’un individu dans une large échelle et contribue à le rapprocher de la condition idéale de sa nature » (p. 158, n.t.). Distinguant la thèse du relativisme du bien et du mal et celle de leur caractère subjectif, il prend ainsi une position claire dans un débat exégétique contemporain. Ensuite, de la même manière qu’E. Scribano a étudié la transmission et la réception de la philosophie cartésienne dans le second XVIIe siècle, plusieurs contributions les prennent centralement pour objet, s’intéressant tantôt à l’histoire de l’édition (cf. l’article de G. Belgioioso cité plus haut), au cartésianisme de figures connues (C. Borghero, « Ma Spinoza era cartesiano ? Cosa ne pensava l’eclettico Johann Christoph Sturm », p. 193-204) ou moins connues (cf. l’article d’E. Angelini cité plus haut), et à sa réception hollandaise (A. Del Prete, « Serva o Amica? Filosofia e teologia tra i cartesiani olandesi », p. 95-105). Cette dernière contribution est originale dans la mesure où elle prend en compte la dimension institutionnelle (théologico-politique), et non uniquement doctrinale, des débats issus de la diffusions des textes cartésiens en Hollande. On y trouve en outre une confrontation de D. et Wittich sur le statut des Écritures et leur adéquation aux capacités humaines (p. 97-99), ainsi qu’un texte méconnu de Lodewijk Wolzogen (extrait du De Scripturarum Interprete, in Orthodoxa fides, apud Johannem Ribbium, Trajecti ad Rhenum, 1668). Signalons enfin deux articles construits comme des discussions de thèses soutenues par E. Scribano : S. Di Bella, « A cosa serve la creazione delle verità eterne ? Riflessioni a margina di una ricerca di Emanuela Scribano » (p. 67-79) et S. Nannini, « Alla riscoperta di Spinoza in compagnia di Antonio Damasio ed Emanuela Scribano », p. 205-216. Ils permettent tous deux de poursuivre la mise en dialogue de l’œuvre d’E. Scribano initiée dans la contribution liminaire, le premier en s’efforçant de situer dans l’histoire du commentaire cartésien son article sur « L’inganno divino nelle Meditazioni di Descartes » (Rivista di filosofia, XC, n. 2, 1999, p. 219-251), le second, en présentant la lecture de Spinoza par A. Damasio (Looking for Spinoza. Joy, Sorrow, and the Feeling Brain, San Diego, Harcourt, 2003) et en opposant ses « passages en force » (forzature*, p. 212) à la Guida alla lettura dell’Etica di Spinoza (Rome-Bari, Laterza, 2008).

Avant la Bibliografia conclusive, l’ouvrage se termine par deux contributions aux thématiques plus contemporaines : « Per una filosofia all’altezza del nostro tempo » (p. 283-293), d’A. Gajano, et « Comment refonder l’humanisme à l’époque du post-humain ? » (p. 295-312), d’Y.-C. Zarka. Le premier se propose de « considérer quelques aspects de sa [sc. Cesare Luporini] philosophie qui, bien qu’il ait été en activité au siècle dernier, peut encore servir de base pour affronter la mauvaise situation de l’Italie de la fin des années 2010 » (« considerare alcuni aspetti della sua filosofia che, pur avendo egli svolto la sua attività nel secolo scorso, può risultare ancora valida come base per affrontare la pessima situazione dell’Italia della fine di questa seconda decina degli anni 2000 », p. 283, nt.). On regrettera que les intéressantes citations de Luporini n’y soient pas plus commentées et que la référence à l’œuvre d’E. Scribano ne soit pas plus explicitée. Dans le dernier article de l’ouvrage, Y.-C. Zarka interroge « la question de l’humanisme à l’époque du post-humain » (p. 296), qu’il rattache à ce collectif par le fait « qu’il y va des rapports entre l’âme et le corps » qui ont « beaucoup occupé » (ibid.) E. Scribano.

Cet ouvrage, par-delà la diversité des contributions qui s’y trouvent, rend donc un bel hommage à une chercheuse qui exerce une influence considérable dans la (re)lecture et l’interprétation des textes classiques. Concluons en signalant la traduction réjouissante, à paraître prochainement chez Vrin (J. Morice, trad.), d’Angeli e beati (ref. cit.), qui contribuera à rendre plus accessible encore au public non italophone l’œuvre importante d’E. Scribano.

Clément RAYMOND (Université Jean-Moulin Lyon-III)

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Pour citer cet article : Clément RAYMOND, «FAVARETTI CAMPOSAMPIERO, Matteo & PRIAROLO, Mariangela, éd., La Logica delle idee. Studi di filosofia moderna in onore di Emanuela Scribano, Milan, Mimesis, 2019, 332 p. », in Bulletin cartésien L, Archives de Philosophie, tome 84/1, Janvier-Mars 2021, p. 155-223.

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TAMBRUN, Brigitte, « Nouvelles perspectives sur Malebranche : les vérités éternelles face à la menace antitrinitaire », Études théologiques et religieuses, 2018/1, t. 93, p. 23-55.

Depuis L’Ombre de Platon. Unité et Trinité au siècle de Louis Le Grand (Paris, 2016), B. Tambrun travaille sur l’influence exercée par les doctrines antitrinitaires à l’époque moderne. Le présent article se situe dans la poursuite de cette direction de recherche, puisqu’il se propose d’« éclairer [la] pensée [du Père Malebranche] sous un angle nouveau » (p. 54) : par le biais des critiques que l’oratorien adresse, à plusieurs reprises dans son œuvre, aux « hérétiques antitrinitaires » (p. 54). La thèse de l’A. est ainsi que « plusieurs de ses positions métaphysiques fondamentales [ont été] motivées par les problèmes que posent les antitrinitaires » (p. 24).

L’article débute par de brefs rappels historiques et doctrinaux sur les thèses sociniennes et ariennes (modernes). Le cœur théorique du socinianisme est ainsi ressaisi en deux pages (p. 24-26) remarquables par leur clarté. S’appuyant sur cette contextualisation initiale, l’A. entreprend alors d’examiner la critique par Malebranche de la thèse cartésienne de la création des vérités éternelles. Celle-ci peut être dénoncée comme inclinant vers l’arianisme (ou comme « une manière d’arianisme épistémologique », d’après J.-L. Marion, Sur la théologie blanche de Descartes, Paris, 1981, p. 164) en ce que les ariens (anciens, comme modernes) soutiennent « que le Verbe-Logos est créé par la volonté du Père » (p. 33). Présentant le Malebranche de la Recherche de la vérité comme défenseur de la science moderne tout comme de l’orthodoxie trinitaire, l’A. peut ainsi relire le projet philosophique de l’œuvre comme la tentative de « fonder solidement la science moderne […] en cherchant une alternative à la thèse arienne de la création des vérités éternelles » (p. 36). Et lorsque, dans les Entretiens sur la métaphysique et sur la religion, Malebranche maintiendra contre divers objecteurs sa thèse de la vision en Dieu, c’est bien « contre les sociniens et les ariens [qu’il] affirme[ra] que [le] Logos médiateur ne peut pas être une créature, et qu’il existe donc, outre la raison humaine faible, une raison incréée en laquelle l’homme voit les vérités éternelles » (p. 40). Bref, tant le projet métaphysique de Malebranche que l’une de ses doctrines les plus originales sont constituées en opposition directe contre les antitrinitaires du XVIIe s. L’A. examine enfin diverses thèses théologiques malebranchiennes (la nécessité du culte de Dieu à travers le culte du Christ ; « L’Incarnation comme principal motif de la création (l’absolue prédestination du Christ) », p. 46 ; la reprise de la théorie de la satisfaction à Anselme de Cantorbéry ; l’éternité des peines de l’Enfer) comme autant de prises de position qui, découlant toutes du principe selon lequel « Dieu est essentiellement sage, juste et bon, [et] agit toujours selon ce qu’il est » (OC XVI, p. 102), prennent explicitement pour adversaires les antitrinitaires.

Au terme de l’enquête, il n’est cependant pas illégitime de se demander si l’opposition de l’oratorien contre les « unitaires » constitue réellement une (la) motivation de ses positions métaphysiques. Que celles-ci s’opposent au socinianisme (secte unitaire la plus souvent nommée), c’est là une conséquence que Malebranche semble louer lui-même. En revanche, on ne peut qu’être marqué par l’absence de toute mention des antitrinitaires dans l’exposition, par l’oratorien, des raisons qui motivent ses thèses métaphysiques. Ainsi de la vision en Dieu, qui apparaît, après élimination des hypothèses concurrentes, comme la seule explication valable de l’origine des idées que nous avons des corps (RV, III, I, vi) ou comme la seule hypothèse rendant compte de l’accord entre tous les hommes (MCM, II, vii). Rappelons en outre le propos de Théodore qui, après avoir retracé à Ariste « les principales vérités » (EMMR, XIII, ix, OC XII, p. 318) de la métaphysique malebranchienne, répond à celui-ci qui commence à l’interroger sur les hérésies (antitrinitaires, notamment) : « Vraiment, Ariste, voilà bien une autre affaire » (ibid., p. 321). Que les polémiques sur la Trinité aient joué un rôle non négligeable dans la constitution de la pensée malebranchienne, c’est là un point que nul ne saurait désormais contester. Le grand mérite du présent article, par la clarté de sa thèse et de sa démonstration, est d’ouvrir la question de l’assignation exacte de leur « impact » (p. 23) sur l’œuvre de l’oratorien.

Clément RAYMOND (Université de Lyon III)

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Pour citer cet article : Clément RAYMOND, « Brigitte Tambrun, « Nouvelles perspectives sur Malebranche : les vérités éternelles face à la menace antitrinitaire », Études théologiques et religieuses, 2018/1, t. 93, p. 23-55 », in Bulletin cartésien XLIX, Archives de Philosophie, tome 83/1, janvier-mars 2020, p. 151-222.

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