Auteur : Frank Anthony Zona

 

Marcy P. Lascano,The Metaphysics of Margaret Cavendish and Anne Conway: Monism, Vitalism, and Self-Motion, Oxford, Oxford University Press, 2023, 206 p.

Marcy P. Lascano présente dans The Metaphysics of Margaret Cavendish and Anne Conway une marche implacable à travers les philosophies profondes, riches et insuffisamment explorées, de Margaret Cavendish et Anne Conway. Cavendish, poète, philosophe et scientifique naturaliste aristotélicienne polymathe, est enterrée dans l’abbaye de Westminster ; on lui doit l’une des premières œuvres de science-fiction. Tandis que Conway, platonicienne de Cambridge ayant grandi au palais de Kensington, allait influencer Leibniz par ses travaux. Margaret Cavendish et Anne Conway ne sont pas des noms familiers dans la plupart des manuels universitaires, une omission que l’ouvrage de Lascano cherche à juste titre à réparer, comme le fait remarquer l’introduction : si les femmes « se sont engagées dans le discours philosophique depuis l’Antiquité… nous savons aussi que la plupart [de leurs] voix […] ont été perdues ou enterrées jusqu’à une date récente » (p. xi).

M. P. Lascano cherche à établir les différences entre les systèmes de Cavendish et de Conway, alors que leurs idées s’engagent dans pratiquement tous les types de débats philosophiques et théologiques de cette époque philosophique déjà riche. Il est intéressant de noter, comme le fait remarquer l’auteure, que les deux femmes n’ont jamais nommément cité leurs œuvres respectives, bien qu’elles aient fréquenté les mêmes cercles intellectuels et les débats litigieux de l’époque, et qu’elles aient souvent argumenté à partir d’une oscillation de positions opposées ou étroitement partagées.

Cavendish était matérialiste mais admettait des entités immatérielles au-delà de la matière, contrairement à Conway qui refusait toute séparation entre la matière et l’esprit. Toutes deux partageaient un engagement intense et prenaient au sérieux la théologie, ainsi que les nouvelles idées philosophiques de leur époque et de l’Antiquité, offrant des réflexions sur un éventail de sujets intéressants pour de nombreux lecteurs philosophes.

Certaines de ces idées sont frappantes par leur caractère poignant : la conviction de Conway que la vie est intrinsèque à la matière et que les mondes ne peuvent exister sans ce composant essentiel, tout en conservant des idées platoniciennes sur l’origine divine ; les idées de Cavendish sur les implications du platonisme pour la fidélité dans les relations amoureuses, considérant l’âme comme un moyen supplémentaire par lequel les parties mariées peuvent être entraînées dans des enchevêtrements inappropriés, ce qui doit être découragé dans la pratique aussi bien que par principe. Le sous-entendu visait la relation amicale et, semble-t-il, inconvenante que Conway partageait avec son mentor, Henry More. Les ragots de palais s’arrêtent cependant ici, car l’auteure nous fait découvrir les débats sérieux dans lesquels les deux femmes se sont engagées à tour de rôle. Bien qu’un certain nombre d’autres réflexions d’importance sociologique subsistent, comme dans l’exploration de la théodicée de Conway et de la philosophie naturelle de Cavendish, M. P. Lascano note en aparté la réprimande de Cavendish sur la « nature excluante des institutions de la nouvelle science », une observation qui n’échappe pas au lecteur moderne (p. xxi).

L’ouvrage propose des chapitres, eux-mêmes divisés en arguments sur des débats spécifiques dans ces domaines, sur la matière et l’esprit, le tout et les parties, la vie et l’automouvement, les individus et l’identité, la causalité et la perception, la liberté et la nécessité, la philosophie naturelle et la théodicée, avec des réflexions et des arguments des deux femmes et de divers autres philosophes. Le fait qu’un tel parcours des idées de ces penseurs ait été tracé et rassemblé par l’auteure malgré un corpus limité semble être un exploit rare. Cette dernière s’empresse de noter que de nombreuses autres nouvelles publications du même type que celles récemment offertes à Cavendish et Conway sont proposées à d’autres femmes philosophes de l’époque, telles que la princesse Élisabeth de Bohême, Mary Astell, Catherine Trotter Cockburn, Émilie du Chatelet, Mary Shepherd et Sophie de Grouchy. Si, comme le prétend l’ouvrage, l’accès offert par ces nouvelles éditions se traduit par des textes évaluatifs tels que celui que nous lisons, on peut espérer que le grand déséquilibre entre les sexes dans l’histoire des idées et de la philosophie soit corrigé à une vitesse plus appropriée grâce à la disponibilité d’écrits qui rendent leur travail accessible non seulement aux personnes bien informées et aux chercheurs, mais aussi aux étudiants et aux lecteurs de philosophie, ainsi qu’au grand public, aux étudiants et aux lecteurs de philosophie qui, au cours des décennies précédentes, ont pu être relégués aux lectures dominées par les hommes ayant souvent constitué la totalité des programmes de cours et des manuels. En ce sens, cette étude est intéressante, parce qu’elle rend justice non seulement au grand livre de l’histoire, mais aussi à l’exposé approfondi et stimulant des idées métaphysiques de ces auteures.

Les réflexions et les pensées de chacune d’entre elles sont si bien décrites ici qu’il est impossible de résumer de manière adéquate l’éventail des arguments proposés dans le livre. Tout en tenant compte des différents points de vue philosophiques, la variété des points de contact que les femmes trouvent sur le spectre philosophique est très large. Ces points de contact se concentrent principalement sur la nature fondamentale du monde et de ses éléments constitutifs, sur l’interprétation du divin dans l’animation de ces forces, et sur les étapes de leur développement commun. Par exemple, M. P. Lascano écrit que les deux femmes ont nié la possibilité d’un vide physique, d’atomes ou de parties indivisibles, et ce pour des raisons similaires. Pour Cavendish, ces éléments pourraient éventuellement se séparer du reste de la matière et devenir des « univers insulaires » (p. 17), pouvant exister par eux-mêmes, indépendamment de tout mouvement et de toute relation avec d’autres matières. Pour Conway, de telles choses défieraient le caractère essentiel des « créatures » et seraient également, par nature, empêchées de se transformer, de changer ou de bouger. Au début de son œuvre, Cavendish était une atomiste qui parlait d’« essaims d’atomes et de vide », une affirmation qu’elle rejettera plus tard en faveur de l’« équilibre et de l’interdépendance » caractéristiques de notre monde et des harmonies qui s’y trouvent. Conway identifie un monde infini et divine-ment ordonné d’un Dieu atemporel, pour lequel il ne peut y avoir aucune « matière morte » (p. 20). La vivacité avec laquelle ces discours philosophiques classiques sont abordés ici par les deux auteures constitue une lecture stimulante pour ceux qui ne connaissent pas leurs formulations de ces problèmes.

Comme le note l’étude, les trois positions que ces auteures partagent et qui les distinguent des « philosophes masculins les plus souvent étudiés au XVIIe siècle » (p. xiv) sont leur engagement commun envers des formes de monisme, de vitalisme et d’auto-mouvement. Ce que ces termes signifient dans leurs interprétations et domaines respectifs est un sujet riche et fécond, que l’auteure n’hésite pas à articuler et à développer tout au long des sections de chaque chapitre. Étant donné la rareté relative des copies imprimées de certains des textes étudiés, davantage de citations des sources primaires de chacune d’entre elles auraient été les bienvenues, car l’ouvrage a, en extrayant leur importance philosophique, sans aucun doute puisé dans un vaste ensemble de lectures. Mais compte tenu de l’ampleur des arguments en jeu, il n’était peut-être pas possible d’aller au-delà de ce qui a déjà été inclus. Outre la religion, la matière, la métaphysique, l’épistémologie et la science, M. P. Lascano rend compte des réflexions de Cavendish et de Conway sur la liberté humaine, la liberté et la nécessité. Cavendish, inspirée par ses vues sur la causalité, croit en la « liberté d’action, mais pas en la liberté de volonté, ou liberté libertaire » (p. xxi). Cette liberté provient d’une nature « qui se déplace librement » (p. xxi), pour laquelle « les créatures ne sont libres que lorsqu’elles sont capables de se déplacer sans l’influence d’objets extérieurs » (p. 17), un point de vue que l’auteure rapproche de celui de Hobbes. Conway, dans une comparaison quelque peu asymétrique, affirme plutôt, guidée par la théologie, que seul Dieu a une liberté parfaite et que les humains ont comme imperfection impie une liberté d’indifférence, mais aussi la capacité de choisir entre le bien et le mal, dont l’abus conduit au « péché » (p. xxi). Pour Cavendish, la matière rationnelle peut agir selon ses propres raisons, libres des raisons d’autres sources rationnelles, tandis que la liberté selon Conway est façonnée comme celle de Dieu, à l’exception du fait que Dieu ne peut être indifférent. Le terrain commun et la différence fondamentale entre ces récits, leurs implications et la pensée de Descartes et de More sont explorés tour à tour tout au long de ce chapitre, selon une structure similaire à celle des autres chapitres.

L’ouvrage a sans aucun doute fourni une ressource inestimable pour la réflexion, l’affinement et l’exploration des idées de ces auteures dynamiques, ainsi que des suggestions finales pour de futures recherches. Ces ouvrages constitueront un tremplin précieux pour les générations de chercheurs à venir, et une lecture stimulante pour les penseurs de divers horizons philosophiques prêts à participer à une série de confrontations philosophiques sous-estimées et des plus rigoureuses.

Frank Anthony Zona

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Pour citer cet article : Marcy P. Lascano,The Metaphysics of Margaret Cavendish and Anne Conway: Monism, Vitalism, and Self-Motion, Oxford, Oxford University Press, 2023, 206 p., in Bulletin de philosophie anglaise III, Archives de philosophie, tome 87/2, Avril-Juin 2024, p. 199-2240.</p

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Chris Townsend,George Berkeley and Romanticism: Ghostly Language, Oxford, Oxford University Press, 2022, 240 p.

eley. Le « langage fantomatique » du sous-titre fait référence à un langage « imprégné d’esprit », un langage « avec une ouverture au potentiel de […] choses très différentes : le monde, pour Berkeley, s’épuisait dans son apparence, mais pour les romantiques qui ont lu Berkeley, les apparences sont toujours dans une relation douteuse avec la réalité » (p. 9). L’expression fait allusion au rôle plus large des mots dans l’empirisme immatérialiste et idéaliste de Berkeley, pour qui les mots, en tant que langage naturel, peuvent servir, de manière naturaliste, à parler au nom de la nature. Chez Berkeley, les mots, dans leur fonction, vont également au-delà des simples désignations matérielles ou idéales d’autres philosophes de l’époque, tels que Locke ; ils représentent à la fois quelque chose de plus ouvert, et de plus fondamental. Pour Berkeley, les objets et les choses sont eux-mêmes des idées, et les mots sont donc le moyen par lequel le monde peut être le plus véritablement exploré. Les poètes du livre font un usage surprenant de ces idées et transforment l’empirisme parfois restrictif de Berkeley en quelque chose de proprement romantique, renversant ainsi certaines caractérisations de cet empirisme, afin d’élargir et d’approfondir notre vision du monde ainsi que la manière dont nous l’imaginons. Les chapitres explorent ces idées fortes, telles qu’on les trouve chez Blake, Coleridge, Wordsworth et Shelley, entre autres noms importants de l’époque, chacun les activant dans des domaines à la fois véritablement philosophiques et littéraires.

Ces interprétations poétiques sont souvent surprenantes, dans la mesure où, en tant qu’interprétations philosophiques, elles défient la vision historique propre à une histoire académique monolithique du développement théorique de la première modernité : l’écriture poétique donne vie aux idées en les déployant sur une page, en appliquant et en réinterprétant les opinions de Berkeley – du moins, celles qui lui sont traditionnellement attribuées. Ces réflexions sont suffisamment approfondies pour que le texte concerne les spécialistes de l’époque moderne et de Berkeley lui-même, les philosophes contemporains, les spécialistes de la littérature et les personnes intéressées par le cœur philosophique de certains des poètes les plus inspirants de l’histoire. L’ouvrage explore ces idées avec assez de clarté pour convenir aux étudiants comme aux professionnels qui réfléchissent à ces sujets, tracent de nouvelles voies dans le discours théorique ou s’attachent à explorer les interprétations riches et multiples que peut susciter n’importe quel courant d’idées du début de l’ère moderne.

Le texte est émaillé d’un certain nombre d’anecdotes intéressantes qui éclairent ce qu’ont pensé de nombreux auteurs célèbres à propos de leurs contemporains et la manière dont ils les considéraient. Nous apprenons ainsi que Mary Shelley a décrit, après sa mort, son mari Percy comme « un disciple de la philosophie immatérialiste de Berkeley » (p. 3). Thomas Coleridge, alors qu’il était boursier à Göttingen, en Allemagne, reçut de sa femme Sara, avec quelques mois de retard, la nouvelle qu’ils avaient perdu leur enfant de huit mois à cause de la tuberculose ; l’enfant perdu avait reçu le nom de Berkeley (p. 87). Ces sentiments forts et intimes sont partagés par de nombreux poètes mentionnés dans le livre. Celui-ci souligne la relation improbable qui s’est formée entre ces personnalités très différentes : l’évêque anglican Berkeley et les personnages pittoresques et cosmopolites, parfois vagabonds, du mouvement romantique. Hume a déclaré que les arguments de Berkeley « n’admettent aucune réponse et ne produisent aucune conviction » (p. 3). On se souvient de l’argumentum ad lapidem plutôt humoristique et littéral de Samuel Johnson, tel qu’il est relaté par James Boswell dans sa célèbre biographie : Johnson aurait donné un coup de pied dans une pierre pour réfuter de manière concluante l’immatérialisme de Berkeley. Citons à ce sujet The Life of Samuel Johnson :

Après que nous fûmes sortis de l’église, nous sommes restés quelque temps à parler ensemble de l’ingénieux sophisme de Monseigneur Berkeley qui prouvait la non-existence de la matière, et que tout dans l’univers n’est qu’imaginaire. J’observais que, bien que nous soyons satisfaits que sa doctrine ne soit pas vraie, il est impossible de la réfuter. Je n’oublierai jamais l’empressement avec lequel répondit Johnson, frappant avec grande force une grosse pierre du pied, et se reprenant : « C’est ainsi que je la réfute » 5.

Selon C. Townsend, Berkeley considérait les mots comme fondamentaux, dotés d’un caractère presque théologique ; il avait envers eux, plutôt que pour les nombres, une obsession quasi pythagoricienne dans sa propre pensée philosophique. En dépit du rejet sec et démonstratif adressé par Hume et Johnson à Berkeley, on peut imaginer combien le fait d’appeler la rhétorique et la poésie à jouer un tel rôle – peut-être démesuré – dans la métaphysique, mais aussi de placer dans la hiérarchie de cette dernière les mots si haut peut inspirer ceux qui en sont les génies. L’ouvrage estime, à juste titre, que Berkeley, par ses positions à la fois en métaphysique et en linguistique, a précédé les philosophies modernes du langage ordinaire des XXe et XXIe siècles. On pourrait ajouter qu’il a également précédé les problèmes suscités par ces philosophies et qui affectent encore de nombreux aspects de la pensée contemporaine. Est citée à ce sujet une déclaration bienvenue de Berkeley : « Nous avons soulevé une poussière et nous nous plaignons ensuite de ne pas pouvoir voir » (p. 5). Au cœur de cette lecture soutenant une inspiration berkeleyenne du romantisme, se trouve ce que Berkeley considérait lui-même, selon l’auteur, comme un bastion contre le scepticisme irréligieux et le scientisme, à savoir l’immatérialisme, lequel s’oppose au solipsisme et à toute séparation entre l’esprit et le monde – Berkeley allant jusqu’à dire que les mots eux-mêmes, dans l’interprétation de la nature, sont en quelque sorte l’écriture de Dieu. Le matérialisme de Locke et de Hume, tel que Berkeley le concevait, peut pâlir en comparaison d’une telle position, conçue comme une forme d’ouverture philosophique. Cette lecture conduit alors à ce qui s’apparente à un renversement de la vision académique contemporaine commune, qui envisage de manière restrictive l’empirisme radical de Berkeley et son idéalisme – un mot que Berkeley lui-même n’a jamais utilisé, comme le note l’auteur. Les réflexions des romantiques à propos du philosophe s’aventurent dans toutes sortes de problèmes qui découlent de ces idées, allant de celui de la substance au matérialisme et à l’immatérialisme, en passant par l’épistémologie et les usages du langage ; ces réflexions se déploient tout au long d’une période allant jusqu’aux travaux de Kant, inclus.

Des réflexions philosophiques fortes parsèment le livre du début à la fin. Mais une réflexion critique sur le statut des romantiques comme groupe, dans ce contexte philosophique, aurait pu renforcer le chapitre de conclusion (« Berkeley et le romantisme ») axé sur la littérature, afin de clore le livre sans se limiter aux interprétations de tel ou tel poète en particulier, et de réfléchir ainsi à l’incompréhension de l’immatérialisme de Berkeley dans la plupart des textes examinés. C. Townsend, qui termine par une réflexion sur le statut de l’histoire des idées par rapport à ces explorations, plaide pour que les romantiques occupent une place dans les études philosophiques consacrées aux arguments de Berkeley, ceux-ci apparaissant selon l’auteur comme de véritables successeurs de l’évêque. Étant donné qu’au sein de ce mouvement, et parallèlement aux événements de l’époque, les interprétations de (et le soutien à) Berkeley ont changé et se sont transformés, leur prise en compte n’a de toute évidence pas seulement une importance littéraire. Le lien entre philosophie et littérature peut être controversé pour certains, mais son importance est difficilement contestable, étant donné le rôle que nombre de ces idées peut encore jouer dans la philosophie contemporaine et la richesse de ces réflexions pour l’histoire de la philosophie. L’ouvrage décrit sa contribution de la manière suivante : une « approche empirique de l’esprit conçue par Berkeley comme une théorie de la nature en tant que langage », théorie « reprise par les romantiques comme substance de la poésie philosophique » (p. 12). Il note que la description du mouvement romantique comme un représentant des « Lumières radicales » diffère de la lecture célèbre de Jonathan I. Israel, qui a poussé sa conception des Lumières critiques jusqu’à une forme « de rationalisme et d’anti-spiritualisme extrêmes » (p. 12).

Les auteurs et les idées abordés ici sont si nombreux qu’il est difficile de les résumer, tout comme cela l’est de rendre compte des idées défendues par chaque personnalité mentionnée, toutes échappant aux catégories toutes faites. Les prémisses de base du livre sont, en définitive, les suivantes : il y a plus dans Berkeley qu’il n’y paraît si l’on s’arrête, comme le soutient C. Townsend, aux comptes rendus philosophiques peut-être injustement stricts de son travail et de ses idées ; Berkeley joue un rôle dans les œuvres romantiques et littéraires jusqu’à nos jours. Ces deux prémisses sont convaincantes. L’étude propose une lecture stimulante à tous ceux qui s’intéressent à l’un ou l’autre aspect de ces prémisses manifestement liées, et souligne l’importance qu’il y a à aborder les interprétations philosophiques établies en gardant un œil ouvert sur les interprétations nouvelles que la lecture libre des mots – celle des poètes – rend envisageables.

 

Frank Anthony Zona