Auteur : Julie Brumberg-Chaumont
AVICENNE, Logica, Logique du Šifā, texte latin, édition critique de la traduction médiévale par Françoise Hudry, introduction doctrinale par Alain de Libera, Paris, Vrin, « Sic et Non », 2018.
La Logica d’Avicenne, première partie du Kitāb-al-Šifā (Livre de la Guérison) consacrée à l’Isagogè de Porphyre, a été l’objet d’une traduction latine séparée, antérieure au reste de l’œuvre, ainsi que d’une circulation indépendante dans le monde latin. Le texte latin jouit d’une tradition manuscrite bien plus réduite que les parties consacrées à la métaphysique et à la philosophie naturelle. La partie logique s’inscrit dans un projet avicennien d’exégèse de l’œuvre d’Aristote, contrairement au reste de l’ouvrage, ce qui le relie directement au commentarisme grec. Ces différents éléments expliquent, selon l’éditrice, la publication de cette édition en dehors de la série de l’Avicenna Latinus, qui est axée sur la comparaison avec l’original arabe (p. 71) – à quoi s’ajoutent sans doute les interrogations qui entourent l’identification de la version du texte arabe traduit en latin, évoquées p. 74.
L’ouvrage est composé de trois éléments : l’introduction doctrinale d’Alain de Libera (p. 9-66) ; l’introduction de Françoise Hudry (p. 67-97), avec une bibliographie sélective où figure la liste des treize manuscrits de la Logica, avec leur sigle (p. 98-102) ; enfin, l’édition, par Françoise Hudry, d’un dossier de quatre textes latins, soit la Logica « proprement dite » et trois textes introductifs « narratifs », l’ensemble constituant le « dossier Avendauth » complet (p. 103-263). Le volume ne comporte ni bibliographie générale ni index. L’édition de chacun des quatre textes comporte, en première page, une liste des manuscrits collationnés, le manuscrit de base utilisé, et, en ce qui concerne les trois opuscules introductifs, une bibliographie spécifiquement consacrée au texte en question. C’est également le cas pour le chapitre 12, dédié aux universaux, du fait d’un changement des principes d’édition dû aux spécificités de la tradition manuscrite de ce chapitre (p. 195). Nous trouvons en outre p. 196 la liste des différents titres qui ont été attribués au chapitre I-12 dans les manuscrits. Après l’édition du troisième texte introductif, le prologue d’Avicenne au Šifā, l’éditrice propose, sous la forme d’un appendice, une série d’extraits de textes de Roger Bacon, où celui-ci cite le texte en question (p. 118-119). Ceci est en partie lié à l’hypothèse que le franciscain aurait pu être à l’origine des corrections portées dans l’un des deux manuscrits du prologue (voir p. 88), un manuscrit dont la version corrigée est, de ce fait, siglée séparément Bc (= B, Bruxelles, Stedelijke Openbare Bibliotheek 510 post correctionem).
L’édition critique, proposée par F. Hudry à la suite des travaux préparatoires partiels de Marie-Thérèse d’Alverny (voir p. 121, note 1 pour le détail), constitue un événement attendu de longue date, puisque ce texte fondamental n’avait reçu jusque-là qu’une seule édition ancienne (Venise, 1508). Françoise Hudry avait déjà fait paraître une étude sur le sujet en 2017 dans la revue Documenti e studi sulla traduzione filosofica medievale. Les résultats philologiques, historiques et philosophiques produits par cette publication sont majeurs, et susceptibles d’alimenter durablement la recherche à venir.
Notons qu’une édition partielle de travail d’une partie du chapitre 3(4) a été offerte par Jean-Marc Mandosio en 2013, en annexe de son étude sur ce texte : « Logique et langage : la critique d’al-Fārābī par Ibn Sīnā (avec des remarques sur les conceptions des Stoïciens et des Frères de la Pureté »), in Jean-Marc Mandosio et Julie Brumberg-Chaumont (éd.), Ad notitiam ignoti. L’Organon dans la translatio studiorum à l’époque d’Albert le Grand, Turnhout, Brepols, 2013, p. 311-334. La traduction française par Mandosio des parties qu’il a lui-même éditées est citée par Alain de Libera dans son introduction, mais avec l’édition latine de F. Hudry en regard, ce qui conduit à certains ajustements, lorsque le français traduit un texte et que la nouvelle édition en établit un autre. C’est le cas pour discere/dicere logicam (p. 35). Le cas n’est pas anecdotique, car la leçon discere, portée par quatre manuscrits sur sept (éd. p. 137), engage toute la question de la nécessité d’une acquisition du savoir par enseignement dans l’explication des rapports entre logique et langage, un autre aspect de la « finitude de l’homme » décrite alors par Alain de Libera (p. 35-38).
Du côté des rapports entre la version arabe et la version latine, une étude approfondie du chapitre I-12 a été proposée en 2012 par S. di Vincenzo (Oriens 40) – Françoise Hudry s’y réfère dans une note où elle indique les changements de sigles des manuscrits opérés par rapport à cette publication, ce qui est bien utile (p. 70, note 2). Dans une étude parue en 2017 dans Documenti e studi sulla tradizione filosofica medievale (où les sigles de manuscrits adoptés par F. Hudry ont été repris), S. di Vincenzo prend en compte les manuscrits latins de la Logica (sept sur les treize) pour reconstituer l’histoire de la transmission arabe. Elle déduit l’existence d’une version courte, antérieure à une autre version, interpolée, la versio vulgata, produite peu de temps après, ainsi que l’existence de versions intermédiaires. L’original arabe sur lequel la traduction latine a pu être faite n’est pas identifié, et un seul manuscrit arabe, tardif, porte la même version courte « pure » que la tradition latine. Cette étude est citée par Françoise Hudry, notamment p. 74, lorsque des doutes sont émis à propos de l’original arabe et de ses décalages possibles par rapport à l’édition du Caire. Elle n’est pas considérée pour l’examen de cas épineux, comme, par exemple, p. 70 (à propos de la variante « vel lapis est », et d’un « saut du même au même » dans une partie de la tradition manuscrite arabe, qui expliquerait un texte plus court dans la version latine). Au-delà des détails, les conclusions convergent cependant, puisqu’on lit plus loin dans l’analyse que le manuscrit arabe auquel Avendauth faisait face « représenterait peut-être une première version d’Avicenne sur l’Isagogè de Porphyre » (p. 71).
Nous décrivons le détail de l’ouvrage à rebours, partant de l’édition.
L’édition concerne la Logica proprement dite, mais aussi trois éléments textuels qui étaient absents de l’édition ancienne de 1508 : une introduction à la traduction latine du Šifā, les Verba Avendeuth Israelita, une préface au Šifā par un disciple d’Avicenne, Al-juzjani, les Verba discipuli Avicennae et, enfin, le prologue d’Avicenne au Šifā, les Verba Avicennae. Elle comporte un double apparat : un apparat critique et un apparat de notes numérotées, où se trouvent les notes de sources, ainsi que quelques explications complémentaires. Une part importante des notes de sources concerne la restitution du sous-texte ammonien de l’œuvre d’Avicenne, même si les commentaires à l’Isagogè de David et d’Elias ont également été explorés.
Un stemma est fourni p. 79, dont l’explication, en termes d’influences, d’erreurs communes, de révisions et de contaminations, est fournie plus loin dans le texte (p. 83-93).
La méthode d’édition est celle du manuscrit de base, manuscrit de base qui change selon les textes concernés : N (= Napoli Biblioteca Nazionale VIII. E. 33) pour la Logica, à l’exception du chapitre I-12 ; O (= Oxford, Bodleian Library, Digby 217) pour le chapitre I-12 sur les universaux, qui n’est pas copié dans N ; et U (= Città del Vaticano, Biblioteca Vaticana, Vaticanus Latinus 4428) pour les textes introductifs narratifs, qui ne sont copiés ni dans N ni dans O.
Comme nous possédons deux manuscrits complets du « dossier Avendauth », chapitre I-12 compris, en l’espèce les manuscrits U et B, produits dans le même atelier parisien, on peut se demander pourquoi l’un de ceux-ci n’a pas constitué le manuscrit de base pour l’ensemble de l’édition. La réponse tient probablement au fait que B dépend de U, et que U devait porter un texte de trop mauvaise qualité. La Logica aurait en effet été ajoutée en tête du manuscrit U, qui constituait une édition soignée des Opera omnia d’Avicenne, après qu’on se fût rendu compte tardivement de l’omission : elle a été copiée de façon hâtive et fautive, serrée sur un seul cahier de huit folios seulement (p. 85-87). D’autre part, N s’impose comme un témoin particulièrement intéressant, car porteur d’un texte révisé sur l’arabe, et ancêtre (partiel) des autres manuscrits de la même famille (p. 88-93). Le copiste de N aurait écarté ce qu’il jugeait être des scories introduites par Avendauth, soit les textes introductifs et le chapitre I-12, présenté dans O comme une production du philosophe juif inspirée du livre V de la Métaphysique d’Avicenne (p. 83). L’adoption de U pour les textes introductifs s’impose, faute d’autres témoins. La raison du choix de O pour le chapitre I-12 n’est pas entièrement claire, d’autant que l’éditrice insiste sur le fait que nous avons des manuscrits qui reflètent une révision du texte de I-12 à partir de l’arabe dans un milieu médical italien, notamment V (= Città del Vaticano, Biblioteca Vaticana, Vaticanus Latinus 2186) qui, en outre, place le chapitre au bon endroit (p. 83-85).
Globalement, nous avons, pour les manuscrits qui comportent la Logica, deux familles : la famille UB, qui comporte, avec un autre manuscrit lacunaire, C (= Cordoba, Cabildo 52), le « dossier Avendauth » complet, et une famille de cinq manuscrits (NPVGM) où l’ancêtre (partiel) est N, et où deux autres manuscrits, P et M, en plus de N, omettent, comme lui, le chapitre I-12. Un autre groupe de manuscrits concerne les témoins qui ne copient que le chapitre I-12, quatre complets (ODRS) et un cinquième (Or) comportant un résumé par extraits (voir p. 78 et p. 83 sqq.). Une part importante des manuscrits témoigne de contaminations multiples, liées au fait que les copistes, selon la reconstitution de l’éditrice, travaillaient avec plusieurs manuscrits.
La foliotation du manuscrit de base est à chaque fois reportée dans le corps du texte entre crochets. Les variantes de l’édition ancienne, bien que celle-ci soit référencée sous forme de numéros de pages entre parenthèses dans le corps du texte, n’ont pas été reportées dans l’apparat critique pour la partie concernée, c’est-à-dire la Logica proprement dite. Nous pouvons le déplorer, dans la mesure où la quasi-totalité des études antérieures se sont fondées sur cette édition. Un examen systématique des variantes importantes dans l’apparat critique nous aurait renseignés immédiatement sur l’ampleur des changements introduits par l’édition critique dans l’interprétation du texte.
Les chapitres du premier livre de la Logica comportent deux numérotations. La principale, qui correspond aux chapitres de la tradition latine, et la seconde, entre parenthèses, qui reflète le découpage du texte arabe, avec un décalage d’un numéro en excès jusqu’au chapitre 10 (11), à cause de l’omission du prologue, puis de deux numéros en excès, suite au rétablissement du chapitre sur les universaux à sa place arabe originelle, c’est-à-dire comme chapitre 12, ce qui ne valait pas dans le monde latin. Il en résulte qu’il y a deux chapitres 12 : le chapitre sur les universaux (I-12) et le chapitre sur les points communs du propre et de l’accident (I-12 (14)). La collation du texte a porté sur huit manuscrits (sept complets, un lacunaire). Le manuscrit de base, N, apparaît bien évidemment dans l’apparat lorsque sa leçon a été écartée au profit d’une leçon jugée meilleure, mais aussi, parfois, dans le cas où sa leçon a été choisie, lorsque l’apparat, de négatif, est devenu ponctuellement positif, un phénomène qui s’observe sporadiquement tout au long de l’édition.
Pour le chapitre I-12, le manuscrit de base a été, nous l’avons vu, O, sans que l’emplacement du chapitre dans ce même manuscrit, à savoir en dehors de la Logica, n’ait été retenu : c’est l’emplacement originel, arabe, comme douzième chapitre, qui a été adopté, un emplacement représenté dans la tradition latine pas un seul manuscrit, le ms. V, les autres témoins (neuf manuscrits, en plus du ms. O) transmettant ce chapitre indépendamment de la Logica, ou le copiant à la fin de l’ouvrage.
Pour les trois textes « narratifs », le prologue d’Avicenne n’est représenté que dans deux manuscrits U, B (et sa correction Bc), tandis que les deux autres textes bénéficient en plus d’une transmission partielle dans le manuscrit lacunaire C. Le manuscrit de base U apparaît assez souvent parmi les variantes écartées, et c’est alors souvent la leçon du manuscrit Bc qui a été retenue (la leçon de B seul n’étant jamais adoptée). C’est en particulier le cas pour le sous-titre des Verba Avicennae, absent de U, qui a été reporté dans l’édition critique.
Le système d’apparat est davantage sujet à variations dans l’édition du prologue d’Avicenne. On en voit un exemple dans la première page. L’apparat est tantôt positif (p. 113 note h : perficiendum] UBc proficiendum B ; note f : temporis] Bc ipsius UB), tantôt négatif (p. 113, note d : exordiemur] exordiremur B ; note j : ordinatam] ordinata U). Parfois la méthode du manuscrit de base est perdue de vue, comme lorsqu’une « addition » d’un manuscrit est retenue pour l’établissement du texte et présentée comme telle dans l’apparat, au lieu de faire figurer l’omission des autres manuscrits (p. 113, note i : in sententiis] add. Bc). L’éditrice a en outre ajouté, à titre de codex dans l’apparat, « Bacon », sans qu’on sache chaque fois lequel des textes de Roger Bacon cités en appendice (p. 118-119) est concerné. Le texte de « Bacon » est parfois adopté, par exemple p. 115 : « (o) : formidando] Bacon, conformidando U conformitando B corr. in formitando Bc ».
Outre les informations déjà évoquées sur les manuscrits et leurs rapports (p. 75-79 ; p. 83-93), l’introduction de F. Hudry offre une série de clarifications fondamentales. Elle propose d’identifier le traducteur Avendauth au philosophe aristotélicien juif Abraham Ibn Daud (p. 67-69). Elle met au jour le texte intermédiaire qui inspira l’œuvre du philosophe persan dans son entreprise exégétique, à la différence du reste du Šifā, à savoir le commentaire d’Ammonius, surtout pour les chapitres I-8(9) à 11(13) et I-12 (p. 71 sqq.). Elle restitue la démarche (seulement partiellement couronnée de succès) d’Ibn Daud, qui consista à promouvoir son projet de traduire l’œuvre d’Avicenne en présentant à l’archevêque de Tolède, Jean de Castelmoron (1152-1166), la traduction déjà réalisée de la Logica et ses textes introductifs, sans déclencher l’enthousiasme escompté, ce qui met fin au mythe d’un Avendauth ignorant le latin et seulement « assistant » de Dominicus Gundissalinus. Elle narre les aléas de l’entreprise, surtout après la mort d’Avendauth, lorsque ce dernier aurait subi un effacement partiel, ce qui expliquerait la non-transmission partielle de certaines parties (les parties introductives et le chapitre I-12) et le retard global dans la réception de la Logica, d’une manière générale (p. 75-83). Elle soumet, enfin, une hypothèse sur la première circulation dominicaine de l’œuvre, où la réception de celle-ci chez Albert le Grand aurait joué un rôle crucial dans son sauvetage (p. 94-97). La conclusion, p. 98, offre un résumé stimulant des résultats obtenus.
L’introduction d’Alain de Libera comporte trois moments. Il offre d’abord (p. 9-26) une présentation générale de la place de la Logica dans l’histoire de la translatio studiorum, où celle-ci est présentée comme vaste phénomène multi-centré. Il examine une série de manuscrits (notamment les manuscrits P, V et S de la Logica) décrits comme constituant des « anthologies de poche ». La Logica d’Avicenne y est accompagnée de la Logica d’Alghazali. Il y montre l’importance du couple formé par la psychologie et par une logique épistémologiquement orientée vers la maîtrise des techniques d’acquisition des connaissances. L’auteur insiste sur la figure centrale d’Albert le Grand, pour son « modèle alfarabo-avicennien de la philosophie, axé sur la théorie de l’intellect » (p. 22).
Suit une étude (p. 27-39) du texte comme une introduction à la philosophie et à la logique, conformément au modèle tardo-antique. L’auteur démontre l’apport de la Logica pour un certain nombre de classiques de la philosophie latine du XIIIe siècle, dans le domaine de la définition et de la division de la philosophie. La question de l’objet de la logique, conçue elle-même comme une activité qui nous « change », en nous faisant passer d’ « inconnaissants au statut de connaissants » (p. 34), est abordée à travers la notion de « cogitatio ». Il s’agit d’une activité discursive (faute d’une intuition directe de l’intelligible) fondée (faute de télépathie) sur la représentation linguistique. L’auteur suggère qu’il s’agit là du moment alfarabo-avicennien de la réponse au problème du sujet de la pensée, dont on connaît les développements averroïstes, et insiste finalement sur ce que le système sémiotique de Roger Bacon doit à ce dispositif.
La dernière section de l’introduction (p. 40-66) consiste en un examen de la question des universaux, où l’auteur ajoute des éléments substantiels aux réflexions déjà menées dans ses ouvrages précédents. Ils font suite aux nouvelles hypothèses déflationnistes sur le questionnaire de Porphyre introduites par Gweltaz Guyomarc’h en 2013, et à un recentrement sur la Logica, par rapport à la Métaphysique, privilégiée précédemment. L’auteur examine notamment la difficile question des rapports entre la solution avicennienne et la théorie boécienne, héritée de la conceptualité alexandrinienne, la théorie du sujet unique. Il souligne que, contrairement à cette théorie, la Logica soutient que l’animal en soi n’est ni universel ni singulier, et non le même, qu’il soit singulier ou universel (p. 51). L’auteur propose une « Odyssée » de l’essence indifférente, qui décrit une « dramatisation [aviciennienne] du modèle ammonien de la sigillation » (p. 55), par le recours à la métaphore artisanale dans le traitement de la théorie des trois états de l’universel. Il offre ensuite une « Iliade », c’est-à-dire examen de la définition de l’universel. Il s’intéresse à l’absence, dans la Logica, du type d’universel non instantié correspondant à la maison heptagonale dans la Métaphysique. Il insiste ensuite sur le cas significatif que constitue l’illustration de ce type d’universel par l’exemple porphyrien du Phénix dans le monde latin. Cet usage signe une approche du problème recentrée sur l’existence d’universaux mono-instantiés en acte, ce qui revient à contester la définition aristotélicienne de l’universel par la prédicabilité « de plus d’un individu » (p. 64). Cette approche est prise en charge, chez Avicenne, contre Aristote et Alfarabi, par les universaux de type 3, ceux qui sont non instantiables, mais pour des raisons extérieures au concept lui-même (le Soleil). Ce cas illustre selon l’auteur le fait que « Le réseau de la translatio studiorum est à l’échelle de l’histoire mondiale » (p. 65).
Julie BRUMBERG-CHAUMONT
Retrouver ce compte rendu et l’ensemble du Bulletin de philosophie médiévale XXI chez notre partenaire Cairn
Pour citer cet article : Julie BRUMBERG-CHAUMONT, « AVICENNE, Logica, Logique du Šifā, texte latin, édition critique de la traduction médiévale par Françoise Hudry, introduction doctrinale par Alain de Libera, Paris, Vrin », in Bulletin de philosophie médiévale XXI, Archives de Philosophie, tome 83/3, juillet-septembre 2020, p. 175-199.